Je me questionne beaucoup sur les mérites comparés de l’école maternelle française et la classe maternelle québécoise.
Au Québec les élèves rentrent en maternelle quand ils ont 5 ans en septembre. Celui qui a 5 ans en octobre passe une année de plus à la garderie et retente sa chance l’année suivante. Il y a long à payer pour les parents en attendant la gratuité de l’école ...
Imaginons un enfant québécois né à l’automne, il arrive pour sa première rentrée en maternelle à presque 6 ans. L’enfant français né à l’automne attaque, à presque 6 ans, sa quatrième rentrée puisqu’il rentre en CP !!! Quel écart !
Au bilan, au Québec, quand vient le temps d’apprendre à lire (première année), on a des élèves plus vieux et plus matures. A mon avis, plus prêts à démarrer en lecture.
En revanche ... (ben là, comme on dit par icitte, ne croyez pas que je ne vais pas défendre un peu mon système !) nous possédons en France une chose merveilleuse : l’école maternelle ! Et c’est en m’éloignant que j’ai pu mesurer tous les avantages de cette école. Allons-y !
Tout d’abord les enfants passent trois ans entre nos mains expertes, années durant lesquelles nous leur parlons du matin au soir en bon français, nous les faisons parler, nous enrichissons leur vocabulaire, nous leur lisons des milliers d’histoires, nous leur faisons écrire des textes (oui, oui !), nous leur donnons à voir des choses différentes de ce qu’ils voient à la maison, nous leur mettons entre les mains toutes sortes d’outils scripteurs (et ce n’est pas un gros mot), nous leur apprenons à écrire, nous les faisons compter, dénombrer, calculer, réfléchir, nous leur faisons faire de la motricité chaque jour, nous leur apprenons à se comporter en groupe, nous leur apprenons à devenir élève. Et j’en passe ...
Alors on peut imaginer que nos collègues québécois ont du mal à faire cela en une année. Il faut déjà du temps pour que la classe s’organise en début d’année. Pour quelques enfants moins favorisés, c’est la première fois qu’on leur lit des histoires, ils ne savent qu’il faut regarder le livre pendant qu’on lit. Le graphisme est une découverte et le retard se fait sentir en début de première année par rapport aux petits français. La motricité n’a pas beaucoup de place et se fait en classe lors de quelques ateliers. En revanche, le paquet est mis sur la phonologie et les résultats se ressentent en début de première année.
Alors vive l’école maternelle française MAIS avec des conditions décentes !
Ici au Québec, l’effectif d’une classe maternelle ne dépasse pas 20 enfants (15 par classe actuellement dans mon école). En France, pas de quotas, on peut dépasser 30 élèves par classe. C’est presque de la maltraitance.
Alors quoi ? On tient un bon concept mais on est près de nos sous.
Dommage !
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Dernière mise à jour : lundi 25 janvier 2021