Travail Manuel et autres histoires de famille ...

Après le Raid 2008, j’ai trouvé un coéquipier prêt à faire le grand circuit. Nous avons élaboré en grand secret une tactique infaillible qui nous a permis de faire un très beau dernier vol.
Je la livre ici pour le bonheur de tous.

Comment finir le dernier vol du Raid Chamois à Thônes en 7 leçons.

1. Il faut d’abord accorder une grande importance au choix de son coéquipier. Je m’explique. Si vous prenez un Lionel comme coéquipier, vous ne ferez pas un bon dernier vol. Le Lionel est une bête de course, vous allez devoir courir toute la journée en tirant la langue et une fois au décollage du Col de la Forclaz, les conditions ne seront pas installées, vous décollerez quand même car il faudra se battre pour les premières places et vous vous poserez au mieux à Alex.
Ne prenez pas non plus un traîne galoche, vous arriverez à la nuit au col de la Forclaz et vous en redescendrez à pieds car on ne vous laissera pas décoller.
Avec un bon coéquipier vous arriverez vers 11h30 au Col des Frêtes.

2. Au fois au premier déco, ne vous pressez pas, vous avez le temps, prenez le temps de démêler votre voile, avec des suspentes non gainées c’est encore mieux, il faut un peu plus de temps. Un fois que votre coéquipier a bien démêler sa voile, élancez-vous, ne courrez pas trop vite, visez un des petits sapins qui bordent la prairie, attrapez une des branches avec vos suspentes et essayez d’affaler votre voile dans un petit arbuste.
En image, c’est plus parlant (merci Bertrand et Stéphanie pour le film) :

Vous n’avez plus qu’à remettre votre voile en bouchon, remonter, la ré-étaller. Ne ratez pas deux déco de suite, cela paraîtra louche aux yeux du contrôleur.

3. Profitez bien du vol magnifique qui vous attends et ne vous déconcentrez-pas, une erreur est vite arrivée. Une fois au dessus de l’aterro de Duingt, essayer d’atterrir juste à côté de la cible, vous récolterez ainsi une pénalité de 4 minutes. Si votre coéquipier atterrit dans la cible, il sera obligé de vous attendre avant de partir.

4. Pour l’épreuve de roller, c’est vraiment facile. Prenez vos plus beaux roller en ligne mais mettez de vieux roulements. C’est l’assurance de ne pas glisser et de perdre ainsi quelques précieuses minutes.

5. En montant au col de la Forclaz, vous pouvez normalement faire un peu chauffer les cuisses pour vous défouler. Il devrait être environ 15h00, faites en sorte d’être au col vers 16h00 pour avoir de bonnes conditions. Si vous arrivez plus tard, vous risquez de ne rien pouvoir exploiter et vous devrez vous vachez au Plateau de Verel, et là ... cela sera très long pour rentrer à Alex récupérer les vélos.

6. Si vous avez bien suivi ces conseils, les thermiques seront bien exploitables. Il y en aura un très bon sur les falaises du Rrocher du Roux. Vous transiterez vers le Col des Nantets, puis en quelques tours de thermique, vous atteindrez le sommet de Roche Murraz. En longeant la crête du col des Frêtes, vous arrivez au bas des Dents de Lanfon dont vous survolerez la croix quelques instants plus tard. Un fois vers 2000m d’altitude, il ne vous restera plus qu’à vous dirigez vers la dents de Cruet. Ne craignez rien, la brise qui remonte la vallée du Fier vous poussera à vive allure et comme le dit le dicton, « Vent dans le ..., finesse acrue ».

7. Si vous n’êtes pas assez haut, ne tentez pas le survol de Thônes, un atterrissage dans un arbre ou dans les nombreuses lignes électriques viendrait irrémédiablement gâcher ce beau vol. Vous pouvez vous posez à l’entrée de Thônes, au niveau des énormes bâtiment de chez Mobalpa, le champs de l’autre côté de la route est énorme, vous ne pouvez pas le louper !
Il ne vous reste maintenant plus qu’à plier votre voile, et arrivez en courant à la sale des fêtes de
Thônes pour faire croire que vous avez tout donné.

En respectant cette tactique à la lettre, nous sommes arrivés à 17h30 à Thônes après 7h de « course ».

J’en profite pour remercier les organisateurs et les bénévoles sans qui cette super journée ne pourrait avoir lieu.
Voici le site ou vous pourrez avoir des renseignements sur l’épreuve 2010.

Un beau petit film réalisé par Bertrand Casteu est disponible ici.